L’immersion à 360 est-elle suffisante pour une pleine expérience ?

L'immersion à 360 est-elle suffisante pour une pleine expérience ?

Aujourd’hui, uniquement l’immersion à 360° est analysée, intégrée et utilisée afin de donner des sensations au utilisateur-VR, pourtant cette expérience sensorielle peut lui procurer de vraies émotions, ou… du motion-sickness !

Trêve de plaisanteries, prenons à nouveau l’analogie avec les films des frères Lumières. N’omettons pas le fait que ces derniers n’avaient guère conscience de ce qu’adviendrait de cet appareil qui permettait la projection d’images en mouvement sur grand écran. En effet, ils étaient peu ambitieux en ce qui concerne le futur du cinéma en tant qu’Art. Dans le pire des cas, le cinéma aurait trouvé un succès éphémère pendant quelques années, dans le meilleur des cas, celui-ci aurait permis de créer un grand succès commercial en ce qui concerne la vente de caméras et de projecteurs. Toutefois, lors de la première diffusion des frères Lumières, tous les spectateurs de ce film auraient hurlé, effrayés par l’approche du train croyant que celui-ci allait véritablement les écraser. Le film a donc su suscitait l’émoi des spectateurs, néanmoins, dès que le public s’est familiarisé à ces scènes de vie, celle-ci ce sont surannée.

C’est grâce à ceux qui ont fait naître le langage cinématographique que la technique a perduré. Méliès (malgré ses erreurs), les Anglais de l’école de Brighton ou D.W. Griffith ont créé un véritable langage, ils ont offert plus que de simples émotions «unitaires ou non-connectées» entre elles. Ce langage qui (pour rester simple) commence par l’écriture d’un scénario, continu par un tournage, puis un montage et s’achève par un «tout» nommé film, nous plonge au cœur de nous-même.

Nous y rencontrons un fleuve d’émotions connectées entre elles, nous offrant un panel complet et parfois inattendu de notre capacité à ressentir les joies ou douleurs des protagonistes. Ce langage nous pousse également à réfléchir et à analyser des sujets que nous n’aurions pas abordés autrement, d’une certaine manière, il nous pousse à l’introspection, au changement, à l’évolution.

Passons aux actes

Et pour ceux d’entre nous qui voudront bien se poser les bonnes questions et ne pas fermer les yeux face aux difficultés, c’est un défi à relever que de trouver le langage adéquat des contenus immersifs. Nous ne pouvons pas nous contenter de petites vidéos 360° fondées sur le spectaculaire ou de productions 3D temps réel, qui auraient le même impact qu’une vidéo en HD “flat” ou un jeu sur smartphone, simplement parce qu’elles n’exploitent que le langage visuel connu et existant.

Je suis bien conscient que tout reste à créer et d’ailleurs, l’objectif de mes articles n’est pas de se complaire dans la critique mais plutôt d’apporter des pistes, des indices. J’espère également voir naître des projets qui seront autant d’étapes dans ce parcours (initiatique…) vers un langage exploitant toutes les subtilités et possibilités que nous offre ces médias.